Le Nigeria a une nouvelle fois exigé, ce vendredi, la libération de Mohamed Bazoum, l’ex-président du Niger, toujours détenu par la junte militaire qui l’a renversé lors du coup d’État de juillet 2023.
« Nous voulons qu’il recouvre sa liberté. Pour nous, il n’a commis aucune faute », a déclaré le ministre nigérian de l’Information, Mohammed Idris, dans une interview accordée à la chaîne France24.
Ce n’est pas la première fois qu’Abuja plaide en faveur de la libération de l’ancien chef de l’État nigérien.
Un président renversé et privé de liberté Mohamed Bazoum, élu démocratiquement, a été évincé le 26 juillet 2023, après deux ans au pouvoir, par le général Abdourahamane Tiani, alors chef de sa garde présidentielle. Ce dernier l’a accusé de ne pas avoir su enrayer les violences djihadistes qui frappent le pays.
Depuis le coup d’État, M. Bazoum et son épouse, Hadiza, sont maintenus en résidence surveillée au palais présidentiel de Niamey, dans des conditions de détention très strictes.
« Le Nigeria continuera d’insister sur sa libération », a assuré Mohammed Idris, rappelant que le pays assure actuellement la présidence tournante de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Il a ajouté : « Aucun pays membre de la Cedeao n’a accueilli favorablement ce renversement par les armes. »
Condamnations internationales et isolement croissant En février dernier, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a qualifié la détention du couple Bazoum d’« arbitraire », en réclamant sa libération immédiate. De leur côté, les avocats de l’ancien président ont révélé que depuis octobre 2023, leurs clients sont coupés de tout contact avec l’extérieur, y compris avec leur entourage et leur défense.
Dans un geste d’apaisement partiel, la junte a annoncé, la semaine dernière, la libération d’une cinquantaine de personnes, dont plusieurs anciens ministres, évoquant une mise en œuvre des recommandations issues des Assises nationales pour la refondation tenues en février.
Une nouvelle dynamique géopolitique au Sahel Depuis sa prise de pouvoir, le régime militaire nigérien a rompu avec la France et exigé le départ des troupes françaises et américaines, autrefois engagées dans la lutte contre les groupes armés. Le Niger a également quitté la Cedeao et renforcé ses liens avec ses voisins le Mali et le Burkina Faso, également dirigés par des juntes militaires.
Les trois pays ont scellé leur rapprochement à travers l’Alliance des États du Sahel (AES) et se sont tournés vers de nouveaux partenaires stratégiques, notamment la Russie.