Le souverain pontife a rendu l’âme à l’âge de 88 ans, ce lundi 21 avril 2025. Le patron de l’Église catholique romaine avait été hospitalisé pour une double pneumonie le 14 février. Sorti de l’hôpital il y a un peu moins d’un mois, il a été aperçu hier, dimanche de Pâques, très affaibli.
Le Pape François est mort très tôt ce matin, selon un communiqué du Vatican. Il est le premier pape né en Amérique (à Buenos Aires, en Argentine). Premier pape jésuite. Premier pape à se prononcer sur l’« écologie ». Premier pape, aussi, à rejeter le titre de « 1er », il quitte ce monde en laissant en héritage une Église réformée et près de 1,4 milliard de fidèles.
Élu pape en 2013, François apparaissait le plus souvent vêtu d’une simple soutane blanche, contrairement à son prédécesseur, le conservateur Benoît XVI, qui arborait le plus beau pourpre et les plus belles dorures lors de ses apparitions publiques,
Son premier discours campe également sa position. « Je veux vous demander une faveur : avant de vous donner ma bénédiction, je vous demande votre prière », lance François en 2013 à la foule assemblée à la place Saint-Pierre. Ce n’est pas un surhomme qui se présente devant ses fidèles, mais un homme (presque) comme les autres.
L’homme simple, l’homme de la rue, l’homme pauvre doit être placé au centre de l’Église. Tel sera son credo.
Un de ses premiers gestes de souverain pontife illustre ce vœu de proximité. Il se rend dans un centre de détention en banlieue de Rome pour laver les pieds de 12 détenus, à la manière de Jésus lors de son dernier repas. Il rompt doublement avec la tradition en réalisant ce rituel hors d’une basilique et en lavant les pieds de deux femmes.
François vivra toute sa vie de pape dans un petit appartement et sera conduit dans des voitures aux allures banales. Cette « pauvreté est fictive, puisque je ne manque de rien », concédera le pape lui-même de son vivant. Or, cette humilité d’apparat n’est pas une mascarade. Lors de sa jeunesse dans son Buenos Aires natal, Jorge prenait le métro, le train ou marchait pour se déplacer. Une fois nommé archevêque de Buenos Aires, il ne logeait pas dans le palais épiscopal, mais dans un petit appartement sans domestique.
Dans son message à l’occasion de Pâques, le pape, depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, avait dénoncé la « situation humanitaire dramatique et ignoble » à Gaza et a appelé un cessez-le-feu.
Pensant en particulier à la communauté chrétienne de Gaza, où «le terrible conflit continue de semer la mort et la destruction et de provoquer une situation humanitaire dramatique et ignoble», le Pape s’est directement adressé hier aux belligérants sionistes : «Cessez le feu, que l’aide précieuse soit apportée à la population affamée qui aspire à un avenir de paix!»
Devant 50 000 fidèles présents sur la place Saint-Pierre, le premier pape sud-américain du Vatican avait condamné aussi les conflits en Afrique en particulier en RDC.
« … La paix et le réconfort aux populations africaines victimes de violences et de conflits, en particulier en République démocratique du Congo, au Soudan et au Soudan du Sud, et qu’il soutienne ceux qui souffrent des tensions au Sahel, dans la Corne de l’Afrique et dans la région des Grands Lacs. », avait dit le Pape François dans un message lu par un de ses collaborateurs.
Essama Aloubou