« Make America Great Again », littéralement traduit en français « Rendre l’Amérique à nouveau grande », voilà la vision clairement exprimée par Donald Trump, investi récemment, comme le 47è président des Etats Unis. Mais, pour sa concrétisation, le nouveau locataire de la Maison Blanche estime que ses concitoyens devraient en payer le prix.
En effet, le président américain a imposé 25% de droits de douane sur tous les produits provenant du Mexique et du Canada, à l’exception des hydrocarbures venant du voisin du nord, désormais taxés à 10%.
Il a également ciblé la Chine en imposant 10% de droits de douane, qui viennent s’ajouter sur ceux déjà existants sur un certain nombre de produits chinois.
Les trois pays sont les principaux partenaires commerciaux des États-Unis et représentent au total plus de 40% de ses importations.
Les mesures doivent entrer en vigueur à compter de mardi. Elles pourraient, selon les économistes, entraîner des hausses de prix et freiner l’activité des pays concernés en perturbant les chaînes de production.
Dans des messages sur son réseau Truth Social, le dirigeant américain a reconnu dimanche 2 février, pour la première fois aussi clairement, que les consommateurs et les entreprises américaines pourraient être les victimes collatérales des taxes sur les produits importés.
Donald Trump l’assume en lettres capitales : ses concitoyens risquent de « souffrir » par ricochet des lourds droits de douane qu’il a actés samedi 1er février.
Mais c’est selon lui le prix à payer pour un « nouvel âge d’or » aux États-Unis.
En 2023, faut-il le souligner, l’industrie automobile canadienne a exporté pour 51 milliards de dollars de véhicules et de pièces détachées, à plus de 90% à destination des États-Unis.
Fervent partisan des droits de douane, Donald Trump avait toujours affirmé que leur impact serait supporté par les exportateurs étrangers, sans être répercuté sur les consommateurs américains, contredisant l’avis de la quasi-totalité des experts.
Le président américain affirme que le but est de forcer les trois pays à agir pour diminuer le trafic de fentanyl, un puissant opioïde, et les arrivées de migrants illégaux en ce qui concerne ses deux voisins.
Mais la Maison Blanche n’a pas fait de demandes réellement précises aux trois pays visés.