Dans une démarche résolue de protection de la santé publique, le Burkina Faso a adopté un décret présidentiel interdisant désormais la consommation de tabac et de ses dérivés dans tous les lieux publics – qu’ils soient clos ou à l’air libre – ainsi que dans les transports en commun. Cette mesure, annoncée par le Capitaine Ibrahim Traoré, marque un tournant important dans la lutte contre le tabagisme dans le pays.
Une interdiction ferme, assortie de sanctions claires
Toute personne prise en flagrant délit de consommation de tabac dans les lieux interdits devra s’acquitter d’une amende de 15 000 FCFA. Mais la responsabilité ne s’arrête pas aux fumeurs. Les gestionnaires d’espaces publics et de moyens de transport sont désormais tenus de faire appliquer strictement cette interdiction.
Ils devront notamment :
Afficher visiblement les consignes d’interdiction de fumer ;
Supprimer tout objet pouvant inciter à la consommation de tabac (comme les cendriers) ;
Interdire toute présence ou utilisation d’accessoires liés à la consommation du tabac ;
Sensibiliser leur personnel sur les obligations liées à cette nouvelle réglementation ;
Intervenir immédiatement en cas d’infraction et, au besoin, signaler les contrevenants aux autorités.
Le non-respect de ces obligations entraînera des sanctions financières comprises entre 50 000 et 200 000 FCFA. En cas de récidive, les montants seront doublés. Des mesures administratives pourront également être appliquées aux établissements ou entreprises qui ne se conforment pas à ce décret présidentiel.
Un combat aligné sur les priorités sanitaires mondiales
Cette décision intervient dans un contexte où la lutte contre le tabac est devenue une priorité mondiale. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en 2023, plus de 8 millions de décès sont attribués chaque année au tabac, dont environ 1,3 million concernent des non-fumeurs exposés involontairement à la fumée.
L’OMS rappelle aussi que près de 80 % des 1,3 milliard de fumeurs vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire – une catégorie à laquelle appartient le Burkina Faso. En prenant cette initiative, le pays s’inscrit dans une dynamique internationale visant à limiter les effets dévastateurs du tabac sur la santé des populations.
Ce décret illustre la volonté ferme du gouvernement burkinabè de créer un cadre de vie plus sain, de prévenir les maladies liées au tabac et de réduire l’exposition au tabagisme passif. Il constitue un pas de plus vers une société où la santé publique prime sur les habitudes néfastes.