Dix-huit mois après son arrivée au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani annonce la tenue d’assises nationales du 15 au 19 février 2025. Selon un décret signé le 8 février, ces assises réuniront 674 délégués, chargés d’élaborer la feuille de route de la Transition.
Supervisées par un chef traditionnel, assisté d’un militaire et de figures civiles proches du pouvoir, elles auront pour mission principale la rédaction d’une charte transitoire, définissant la durée et les grandes orientations du processus politique en cours.
Une commission majoritairement civile
Le décret du 8 février instaure une commission spéciale pour organiser ces assises. Elle sera présidée par Mamoudou Harouna Djingarey, un chef traditionnel respecté, secondé par le colonel-major Maman Souley, actuel secrétaire général du ministère de la Défense. Ce dernier sera le seul militaire au sein du bureau de la commission.
La majorité des membres sont issus de la société civile et proches du régime en place. Parmi eux figurent Ibrahim Assane Mayaki, ancien Premier ministre des années 1990, et Abdoulaye Seyni, du mouvement M62. Plusieurs personnalités désignées ont appris leur nomination par la télévision, sans consultation préalable.
Des partis politiques toujours exclus du processus
Aucun des 172 partis politiques officiels du Niger, toujours interdits d’activités, ne sera représenté lors de ces assises. Les travaux seront menés à travers cinq commissions, abordant des thématiques clés telles que :
- L’économie,
- La refondation politique et institutionnelle,
- La justice et les droits de l’homme.
L’objectif est d’élaborer un avant-projet de charte définissant les principes de la Transition et sa durée exacte.
Vers une transition encadrée et structurée
Les cinq commissions auront pour tâche d’établir une feuille de route détaillée, qui servira de référence pour la gestion de la transition. Elles formuleront des recommandations visant à renforcer les institutions et à créer un cadre politique stable et inclusif.
Ces assises nationales représentent une étape clé pour l’avenir du Niger, alors que la population exprime de fortes attentes quant au retour à un système politique stable.