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Nigéria : la fermeture des écoles pendant le ramadan suscite une vive controverse

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Quatre États du nord du Nigéria, à majorité musulmane, ont décidé de fermer les écoles primaires et secondaires pendant le ramadan, provoquant une levée de boucliers parmi les chrétiens et les syndicats de l’enseignement.

Une décision contestée qui bouleverse le calendrier scolaire

Les autorités des États de Kano, Katsina, Bauchi et Kebbi ont pris cette mesure la semaine dernière afin de permettre aux élèves de passer le mois sacré du jeûne à domicile. Toutefois, cette décision bouscule le calendrier académique, ce qui a suscité de fortes réactions.

L’Association nationale des étudiants nigérians (NANS) et l’Association chrétienne du Nigeria (CAN) ont exprimé leur désaccord, dénonçant une mesure discriminatoire. La CAN envisage même de porter l’affaire en justice.

Dans un communiqué publié le 3 mars 2025, la NANS a condamné fermement cette directive, estimant qu’elle porte atteinte aux progrès académiques des élèves et pénalise injustement les étudiants non-musulmans. L’organisation menace d’organiser des manifestations nationales si la fermeture des écoles n’est pas annulée dans un délai de 72 heures.

Un climat de tensions religieuses

Daniel Okoh, président de la CAN, a également dénoncé cette mesure, affirmant que l’éducation et l’unité du pays sont en jeu. Il a averti que si aucun compromis n’était trouvé, l’association saisirait la justice.

De son côté, Aminu Usman, chef de la police islamique Hisbah de Kano, a exigé que les écoles privées se conforment à la directive, avertissant qu’aucune exception ne serait tolérée.

Le ministère de l’Éducation de Kano a officialisé la fermeture des établissements publics du 28 février au 7 avril, invoquant la nécessité de réorganiser le trimestre scolaire.

Un silence des autorités malgré la polémique

Cette situation met en lumière les tensions religieuses latentes au Nigéria, un pays de 220 millions d’habitants, dont le nord est majoritairement musulman et le sud chrétien.

À ce jour, les gouvernements des quatre États concernés n’ont pas réagi aux critiques, laissant planer l’incertitude sur une éventuelle révision de la mesure.




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