Les évêques nigérians ont dénoncé la fermeture des écoles privées et publiques imposées le 28 février par plusieurs États en plein mois du ramadan, laissant des centaines de milliers d’enfants sans éducation.
Mgr Gerald Mamman Musa, évêque de l’État de Katsina au nord du pays est plus virulent. Tout le monde a été « totalement surpris », a déclaré l’évêque le 13 mars auprès de l’Aide à l’Église en détresse (AED), après la décision du gouvernement de son État d’imposer le 28 février la fermeture des écoles privées et publiques. La fermeture est valable pour tout le mois du ramadan.
« Nous devons comprendre que l’instruction et les obligations religieuses ne s’opposent pas et peuvent aller de pair », précise Mgr Gerald Mamman Musa, rappelant que dans son enfance l’école demeurait ouverte pendant le mois du ramadan, insistant par là sur le comportement « totalement inattendu » des gouvernements. « La question devrait être guidée par la logique, le dialogue et la sagesse. »
Quelque 2.500 élèves sont concernés par cette fermeture. « Les enseignants et les parents sont sous le choc face à cette mesure qui touche tous les établissements scolaires », a encore déclaré l’évêque à l’AED.
Dans une lettre de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria, qui a exprimé début mars sa « profonde préoccupation » face à la fermeture des établissements scolaires. Cette lettre a notamment été signée par Mgr Lucius Iwefuru, archevêque d’Owerri (capitale de l’État d’Imo au sud-est du Nigeria) et président de la Conférence épiscopale catholique du Nigeria (CBCN) et Mgr Donatud Ogun, archevêque d’Uromi (dans l’État d’Edo, au sud-ouest du Nigeria) et vice-président de la Conférence des évêques nigérians
La politique du Nigeria est en principe « laïque », rappellent Mgr Lucius Ugorji et Mgr Donatus Ogun. « La fermeture des écoles soulève de sérieuses questions sur la nature laïque de notre pays et les droits de tous les citoyens », ont-ils affirmé. « Nous exhortons les gouverneurs des États concernés à reconsidérer cette décision et à explorer des mesures alternatives qui respectent les droits et libertés de tous les citoyens », ont-ils conclu.
Essama Aloubou