A 91 ans, Paul Biya est le plus vieux dirigeant élu en exercice. Il dirige le Cameroun depuis près de 42 ans. Alors que la polémique s’est enflée ces dernières semaines sur l’état de santé du président camerounais, que deviendra le Cameroun sans Paul Biya ? L’on s’interroge.
A en croire nombre d’observateurs, Paul Biya est pour le Cameroun, un peu ce qu’aura été Félix Houphouët-Boigny pour la Côte d’Ivoire.
Son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) est resté au pouvoir depuis sa création en 1985 et contrôle tous les maillons du pouvoirs d’État.
Accusé depuis plus de 10 ans, de régner depuis une tour d’ivoire dans son village natal de Mvomeka’a, dans le sud du pays, quand ce n’est pas de Genève ; alors, quand on s’imagine un Cameroun sans Paul Biya, on se fait sa petite idée.
Ce, pendant que le pays reste confronté à d’importants défis sécuritaires, et socio-économiques. Surtout qu’il a récemment vu naître une vague de sentiments séparatistes.
Un désir de ces instigateurs de faire sécession entre le Cameroun francophone et le Cameroun anglophone. Avec à la clé de nombreux incidents armées, tout comme électoraux.
Biya aura été l’épicentre du Cameroun depuis ces quatre dernières décennies, mais il faudrait à un moment donné savoir l’honorer de son vivant.
Ceci passe par une sortie honorable qui marquera la postérité, loin d’une éconduite. A plus forte raison, tout humain a une vie.
Mais il y a ce qui est du propre de l’humain, dont certaines réalités sont inéluctables. «Vanité des vanités. Tout est vanité », écrit l’Ecclésiaste. Les ivoiriens disent : « Tout laisse ! ».