Puissant mais très discret, l’oligarque russe Evgueny Prigojine, qui a fait fortune dans la restauration, est le financier de la société militaire privée « Wagner », fer de lance de la stratégie d’influence du Kremlin en Afrique.
Surnommé « le cuisinier de Poutine », le nom de cet homme d’affaires de 61 ans est régulièrement cité dans de nombreux dossiers sensibles pour le Kremlin.
Après dix années passées en prison pour braquage, il se lance dans la restauration à Saint-Pétersbourg après la chute de l’Union soviétique, au début des années 1990.
De fil en aiguille, il obtiendra de juteux contrats publics qui assureront sa fortune en fournissant les écoles de Moscou ou le ministère de la Défense.
Mais on dit de lui qu’il met une partie de sa fortune au service du Kremlin.
Il est à noter que Evgueny Prigojine voue une haine farouche à l’opposant Alexeï Navalny dont une enquête sur la corruption l’avait égratigné.
Accusé de livrer de la nourriture avariée dans des écoles, il fait condamner l’opposant par la justice à une amende de près d’un million d’euros pour diffamation.
Saluant le putsch récent des militaires au Burkina Faso, Evguéni Prigojine a estimé qu’un « nouveau mouvement de libération » a actuellement lieu en Afrique, ainsi qu’une « nouvelle ère de décolonisation ».
« Tous ces soi-disant coups d’État sont dus au fait que l’Occident essaie de gouverner les États et de supprimer leurs priorités nationales, d’imposer des valeurs étrangères aux Africains, parfois en se moquant clairement d’eux », a-t-il déclaré dans un commentaire publié sur le réseau social russe VK par sa société, Concord.
« Il n’est pas surprenant que de nombreux États africains cherchent à se libérer. Cela se produit parce que l’Occident essaie de maintenir la population de ces pays dans un état semi-animal », a encore assuré le sulfureux homme d’affaires.
Sous sanctions européennes et américaines, M. Prigojine dément toute connexion avec le groupe Wagner.