Même si son nom ne figure pas sur la liste formelle des prétendants au trône du Saint-Siège, Robert Sarah est un « papabile » en puissance. Au lendemain de la mort du pape en exercice, les réseaux sociaux le portent déjà en vainqueur de la prochaine élection qui aura pourtant lieu en huis clos et en secret dans la chapelle Sixtine.
À 79 ans, le Cardinal Robert Sarah ne fait pas office de favori, au même titre que Pietro Parolin, Anders Arborelius, Luis Tagle ou encore Jean-Marc Aveline. Mais une campagne électorale est organisée sans lui sur les réseaux sociaux.
Celui qui fut le plus jeune prêtre élevé au rang d’évêque par Jean-Paul II en 1979 a grandi en occident, plus particulièrement en France où il a étudié la théologie et la philosophie avant d’être ordonné prêtre en 1969, à la cathédrale Sainte-Marie de Conakry.
Après sa nomination comme curé de Boké, il devient quelques années plus tard archevêque de Conakry, à seulement 34 ans devenant le plus jeune évêque africain au monde, affectueusement appelé « vescovo bambino », « l’évêque-enfant ».
Il est fait ensuite cardinal par Benoît XVI lors du consistoire du 20 novembre 2010, lui donnant le droit trois ans plus tard de voter au conclave qui a élu le pape François.
Le souverain pontife fera de lui le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, l’une des neuf congrégations de la Curie romaine. En 2021, il démissionne tout en restant à la fois éligible au poste de pape et très actif dans ses prises de position publiques.
Robert Sarah connu pour son franc-parler
Après les prises de positions audacieuses du pape argentin sur certaines questions sensibles, les cardinaux auront certainement le désir de porter leur choix sur un pape qui saura préserver l’unité de l’Église et être un rempart contre les divisions. Un exercice difficile puisqu’ils n’ont été réunis qu’une seule fois en consistoire ces dix dernières années et se connaissent très peu.
Mais, Robert Sarah s’est plusieurs fois retrouvé au cœur des polémiques. En dépit de ses postes clés au sein du Vatican, il affirmait ses positions haut et fort dans des livres ou dans la presse.
Cardinal ultra-conservateur, ses déclarations sur les questions d’homosexualité et d’immigration ont suscité de vives polémiques. D’ailleurs, en 2020, son livre défendant avec vigueur le célibat des prêtres avait été perçu comme un défi à l’autorité du Saint-Père alors même que le souverain pontife se demandait s’il fallait autoriser les prêtres mariés en Amazonie pour remédier à la pénurie de prêtres dans cette région.
Par ailleurs, Robert Sarah défend avec vigueur la doctrine sociale de l’Église, notamment en ce qui concerne la famille traditionnelle, l’opposition à l’avortement et à l’euthanasie.
Il représente un figure d’opposition aux réformes portées par les courants progressistes, notamment celles introduites sous le pontificat de François.
Ses positions conservatrices pourraient lui être défavorables lors de l’élection.
Robert Sarah, un papabili pas comme les autres.
Originaire d’Ourouss (Guinée Française), il est particulièrement plébiscité des communautés traditionnelles et conservatrices.
S’il devient le prochain pape, il marquerait un retour aux papautés doctrinaires et liturgiques de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Figure majeure du clergé catholique contemporain, Sarah a l’avantage de bien connaître les rouages au sein du Vatican pour avoir occupé des postes stratégiques sous de récents pontificats, faisant de lui l’un des cardinaux africains les plus influents au sein de la Curie romaine.
Il se distingue par son sérieux et son dévouement.
Sur les réseaux sociaux, l’ex-archevêque de Conakry (1979 à 2001) est déjà pressenti comme le premier pape noir africain de l’histoire de l’Eglise catholique.
« Entrez dans un conclave en tant que pape, vous en sortez en tant que cardinal » : ce dicton populaire dans les cercles du Vatican rappelle que l’élection d’un pape n’est pas soumise à un concours de popularité ou une campagne, mais plutôt dépend d’un processus sacré et secret.
Même si les « papabili » sont favoris pour succéder au pape défunt, l’issue du conclave est toujours imprévisible, rendant tout pronostic très hasardeux.