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RCA : par peur des représailles, les ONG ferment les yeux sur les exactions

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En Centrafrique, les victimes des bavures des groupes armés russes n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Selon plusieurs sources, les mercenaires russes de Wagner commettent chaque jour des atrocités. Sauf que les organisations de droits de l’Homme très actifs par le passé semblent avoir perdu leur voix.  « Ni les ONG nationales, ni les institutions internationales, y compris les Nations-Unies, n’osent plus dénoncer les exactions commises par ces paramilitaires. Leur mutisme est d’autant plus frappant lorsqu’on observe leur promptitude à réagir aux abus perpétrés par d’autres groupes armés ou les forces régulières centrafricaines. Cette disparité de traitement est non seulement déroutante mais aussi profondément injuste », commente un journaliste en RCA. 

Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Le cas de Jean Sylvestre Mangoumbele, un ébéniste travaillant au centre artisanal de Bangui, est très parlant.  Selon des sources, l’homme a été enlevé à Bangui et torturé par les Wagner avec la complicité de la Compagnie Nationale de Sécurité (CNS). Les collègues et la famille de Mangoumbele ont tenté de protester et de demander des comptes, mais ils ont été confrontés à une indifférence glaciale des autorités et des organisations de droits de l’Homme, apprend-on.

 Certains observateurs pensent que les ONG gardent le silence par peur des représailles.  « L’influence croissante des mercenaires russes sur les structures de pouvoir centrafricain, ou encore par une collusion avec les autorités nationales peut aussi expliquer cela », explique un observateur.

 Conclusion, les organisations de défense des droits de l’Homme sont en train de perdre leur crédibilité auprès des populations. « Les populations centrafricaines, désabusées, ne croient plus en leur capacité à les protéger ou à dénoncer les abus. Cette défaillance systémique expose la vulnérabilité des Centrafricains face à une violence débridée et à l’inaction de ceux qui devraient les défendre », commente encore un journaliste.

Essama Aloubou 




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