Les signaux sur la traite des personnes en République Démocratique du Congo sont au rouge. C’est ce que révèle une récente rencontre organisée dans le pays en prélude à la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes. « Je voudrais ici rappeler que ce fléau continue à s’étendre sur l’ensemble du territoire national et porte gravement atteinte à la sécurité des communautés locales. Chaque jour, des cas d’exploitation sexuelle, de trafic d’enfants, de travail forcé, de recrutements forcés d’enfants dans les groupes armés, de mendicité forcée nous sont rapportés. Nous devons renforcer notre collaboration pour y apporter les réponses les plus fortes et les plus appropriées », a soutenu Chantal Yelu Mulop, coordinatrice du service spécialisé du chef de l’État congolais en charge de la jeunesse et de la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite des personnes.
L’officiel congolaise a ajouté qu’ « au cours de l’année 2023, la coordination a reçu 541 alertes précoces concernant des cas de traite de personnes. Au bout du processus d’identification, 268 personnes ont été considérées comme victimes éventuelles. Des ressources ont été mobilisées en vue d’une prise en charge collective bénéfique à 174 victimes. Le travail forcé, avec 42 %, et l’exploitation sexuelle, avec 39,6 %, représentent les principales formes de la traite des personnes en RDC, et ce sont majoritairement des femmes, avec 66 %, et des enfants, avec 54 %, qui sont ciblés par les trafiquants. Ensuite, 90 victimes ont porté plainte contre 51 bourreaux, dont 18 ont fait l’objet d’une condamnation à une peine de servitude pénale par la justice congolaise au cours de l’année 2023. La coordination a garanti une assistance juridique et judiciaire à chacune des victimes », a-t-elle conclu. Chantal Yelu Mulop, dressait un état des lieux de la traite des personnes en RDC mardi 30 juillet dernier, au cours d’une table ronde organisée par l’ambassade des États-Unis avec les partenaires locaux impliqués dans la lutte contre la traite des personnes.
Cette rencontre, dont les thématiques ont porté sur les activités relatives à la lutte contre la traite des personnes en RDC, a réuni l’ambassadrice des États-Unis en RDC, la coordinatrice du Service de la jeunesse et de la lutte contre les violences sexuelles et la traite des personnes en RDC, ainsi que la société civile.
Pour combattre la traite des personnes, les recommandations ont été axées sur : la prévention, une sensibilisation de la population générale et la formation des acteurs de première ligne ; la protection des victimes et des témoins; la poursuite, qui consiste à s’assurer que les bourreaux répondent de leurs actes devant la justice ; et enfin le partenariat, tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la traite des personnes doivent collaborer entre eux s’ils veulent obtenir des résultats probants.
Essama Aloubou