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Décidemment les opposants sénégalais doivent savoir ouvrir leur bouche contre le pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et d’Ousmane Sonko au risque de se retrouver derrière les barreaux. Ameth Suzanne Camara, arrêté ce mercredi 24 juillet 2024 est en route vers la prison pour « offense » au chef de l’Etat. Un chapitre sombre qui se déroule dans ce pays à peine quatre mois après que ces deux responsables du PASTEF ont accédé au pouvoir.
Selon les informations, l’opposant, cadre du parti politique Alliance pour la République (APR), a affirmé lors d’une interview accordée en wolof (la langue la plus parlée au Sénégal) que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et son Premier ministre, Ousmane Sonko, ont menti pour accéder au pouvoir et continuent de mentir. C’est le mot wolof « fenkat » (qui signifie menteur en français) qui a tout déclenché.
Ces propos, tenus le mardi 23 juillet sur un média en ligne, ont conduit le procureur de la République à s’auto-saisir de l’affaire et à ordonner l’arrestation de cet opposant.
Il faut dire que lors de l’arrestation des deux premiers opposants au régime Faye-Sonko, l’opinion sénégalaise avait été vivement secouée et divisée. Cette nouvelle arrestation est jugée excessive, même dans les rangs du PASTEF, le parti au pouvoir depuis près de quatre mois.
Ameth Suzanne Camara risque une peine lourde de trois mois à cinq ans de prison ferme, prescrite par une loi pénale votée sous Macky Sall et décriée par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme.
Deux mois plutôt, l’activiste Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont connu le même sort.
