La République du Sénégal pleure l’un de ses plus éminents serviteurs de la justice. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel, s’est éteint à Dakar. Son décès, survenu ce jeudi matin, marque la disparition d’une figure majeure du paysage judiciaire national.
Souffrant depuis quelques jours, le haut magistrat a finalement succombé à la maladie. Sa mort a été annoncée par le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust), à travers un communiqué ému de son secrétaire général, Me El Hadj Aya Boun Malick Diop : « Nous avons le regret de vous annoncer le rappel à Dieu de Monsieur Mamadou Badio Camara, Président du Conseil constitutionnel. Le décès est survenu ce jeudi à Dakar. Que le Bon Dieu lui accorde Son pardon et l’accueille dans Son Paradis Firdaws. »
Un homme de rigueur et de principes
Mamadou Badio Camara était unanimement reconnu comme une référence dans le monde juridique sénégalais. Magistrat d’exception, il a laissé une empreinte indélébile par son intégrité, son exigence intellectuelle et son attachement profond aux principes de l’État de droit. Formé à l’École nationale de la magistrature de Paris, il a gravé son nom dans l’histoire de la justice sénégalaise en occupant les plus hautes fonctions : d’abord Premier président de la Cour suprême, puis président du Conseil constitutionnel.
Pilier institutionnel et conscience de la République
Gardien inflexible de la légalité, Mamadou Badio Camara a joué un rôle déterminant dans des décisions cruciales pour l’équilibre institutionnel du pays, notamment au cours des deux dernières années, marquées par des tensions politiques. Discret mais influent, il incarnait une autorité morale, saluée pour sa fidélité à la République et sa capacité à faire prévaloir la loi avec discernement et sagesse.
Sa disparition représente une perte incommensurable, non seulement pour le Sénégal, mais aussi pour l’ensemble du monde judiciaire africain. Le pays perd un homme d’État, un magistrat d’élite, et une conscience juridique dont l’héritage inspirera longtemps les générations futures.