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Sénégal : l’APR en pleine tourmente après le départ de Macky Sall

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Au Sénégal, l’Alliance pour la République (APR) traverse une période de turbulences depuis le retrait de son fondateur et figure centrale, l’ancien président Macky Sall.

Jadis moteur de la majorité présidentielle, le parti se trouve aujourd’hui fragilisé par des dissensions internes, le départ de plusieurs personnalités majeures et l’arrestation de cadres influents. Ces difficultés font suite à une double défaite électorale : la présidentielle de mars 2024, suivie des législatives de novembre.

Une formation affaiblie depuis la fin du règne de Macky Sall La chute de Macky Sall a eu un effet immédiat sur la solidité de l’APR, fondée en 2008. L’arrivée au pouvoir du tandem Ousmane Sonko – Bassirou Diomaye Faye a rebattu les cartes politiques, affaiblissant une ancienne majorité déjà ébranlée pendant la campagne présidentielle. Des désaccords internes avaient surgi, notamment autour du choix du candidat.

La désignation d’Amadou Bâ, alors Premier ministre, comme porte-étendard de l’APR n’a pas fait l’unanimité. Certains membres de son entourage doutaient du soutien sincère de Macky Sall à sa candidature, des doutes amplifiés après la défaite au scrutin présidentiel. Le départ d’Amadou Bâ en septembre, pour lancer son propre parti, Nouvelle Responsabilité, a marqué un tournant décisif.

« Il est des moments où le destin nous appelle à faire un choix décisif. Après mûres réflexions, j’ai décidé de répondre à cet appel », avait-il déclaré.

Avec lui, plusieurs cadres emblématiques de l’ancien régime ont quitté le navire, notamment Cheikh Oumar Anne, Abdoulatif Coulibaly et Aliou Sall, frère de l’ex-président.

Une dynamique électorale brisée Sous la présidence de Macky Sall, l’APR a connu une décennie de victoires électorales entre 2012 et 2024. Mais la présidentielle du 24 mars 2024 a mis un terme à cette dynamique : Amadou Bâ a récolté 35 % des voix, loin derrière le vainqueur. Et les législatives de novembre ont confirmé l’effondrement : malgré une alliance avec Rewmi et le Parti démocratique sénégalais (PDS), la coalition Takku Wallu n’a obtenu que 15 sièges, contre 145 en 2021.

Cette débâcle est en partie attribuée à l’effacement de Macky Sall sur le terrain. L’ancien président, peu présent physiquement, s’est contenté de messages diffusés par WhatsApp pour mobiliser ses troupes. Comme l’a souligné l’analyste Babacar Ndiaye :

« Beaucoup l’ont moqué de mener campagne par procuration via WhatsApp. »

Ironie du sort, quelques semaines avant le scrutin, Macky Sall avait quitté son poste d’Envoyé spécial du Pacte de Paris pour s’impliquer dans la campagne, allant jusqu’à conduire la liste de Takku Wallu. Mais les menaces judiciaires pesant sur plusieurs anciens ministres et responsables du régime semblent avoir freiné son retour sur le terrain.




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