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Soudan : un gouvernement de transition sous influence militaire

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Le Soudan traverse une période critique de son histoire. Alors que le pays est ravagé par un conflit sanglant, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a annoncé la formation imminente d’un gouvernement de transition.

Présentée comme une avancée vers la stabilité, cette initiative soulève néanmoins des doutes sur l’indépendance réelle de ce futur exécutif et sa capacité à instaurer une paix durable. L’ombre de l’armée plane sur cette transition, laissant craindre un processus hautement contrôlé.

Un exécutif sous tutelle militaire

Le général Burhane a précisé que ce gouvernement serait composé d’experts, avec pour mission de gérer les opérations militaires en cours et de préparer une transition politique plus large. En le qualifiant de « gouvernement de guerre », il suggère cependant un contrôle accru de l’armée sur les institutions. Cette emprise risque de limiter l’influence des civils appelés à y siéger.

Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre fratricide opposant Burhane à son ex-allié, Mohamed Hamdan Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR). Ce conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes, entraînant une crise humanitaire sans précédent. Récemment, l’armée soudanaise a repris plusieurs zones stratégiques de Khartoum, mettant fin à près de deux ans de domination des FSR. Cependant, Burhane exclut toute négociation avec les paramilitaires tant qu’ils ne se seront pas retirés de la capitale et des autres régions clés.

Une transition politique sous haute surveillance

Le général Burhane a également annoncé la rédaction prochaine d’un document constitutionnel, suivi de la nomination d’un Premier ministre. Il affirme que l’armée restera en retrait de la gestion du gouvernement. Pourtant, cette promesse est accueillie avec scepticisme. En novembre 2024, l’armée avait déjà imposé des civils à la tête de plusieurs ministères, dont celui des Affaires étrangères, sans véritable consultation démocratique.

Ce gouvernement de transition pourrait soit ouvrir la voie à une stabilisation, soit renforcer l’emprise militaire sur le pouvoir. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir du Soudan, qui demeure enlisé dans un conflit aux issues incertaines.

Quel avenir pour le Soudan ?

Cette transition suscite de nombreuses interrogations :
🔹 Le gouvernement sera-t-il réellement indépendant de l’armée ?
🔹 Aura-t-il la légitimité nécessaire auprès de la population ?
🔹 Parviendra-t-il à mettre en place des réformes pour sortir le pays de la crise ?

L’avenir du Soudan dépendra de la capacité des différentes factions à trouver un compromis pour une transition inclusive et démocratique. La communauté internationale devra jouer un rôle clé en accompagnant ce processus et en aidant le pays à sortir de cette spirale de violence.




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