Africa Top Success vous le rapportait. L’artiste Belge d’origine rwandaise Stromae a réussi son premier passage au Mawazine sur la scène d’OLM Souissi (Maroc) la semaine dernière. L’artiste réputé en Afrique pour ses titres « Papaoutai », « Formidable » ou encore « Tous les mêmes » a confié au Magazine Jeune Afrique, ses projets concernant l’Afrique. Stromae prépare une tournée africaine (Dakar, Abidjan, Yaoundé, Kinshasa, Johannesburg à Kigali) pour 2015.
Conscient de sa popularité en Afrique subsaharienne, Stromae craint ces instants fatidiques. « Je connais cette attente, elle me fait un peu peur. Comment vais-je vivre ce choc qui sera aussi une confrontation avec une part de moi-même ? J’ai appris à me méfier, presque instinctivement, de l’image que les médias occidentaux renvoient de l’Afrique. Mais en même temps, avec beaucoup d’humilité, je sais que j’ai encore tout à apprendre », a-t-il déclaré.
Pour le jeune artiste qui a découvert cette partie de l’Afrique qu’une seule fois dans sa vie (Côte d’Ivoire en 2013), l’Afrique est tournée vers l’avenir. « Je me souviens d’un voyage à Abidjan, il y a un an, afin d’y rencontrer des musiciens pour mon album « Racine carrée ». J’ai débarqué de l’avion en pensant y trouver une carte postale avec cases et palmiers et je me suis retrouvé nez à nez avec les immeubles du Plateau, ce mini-Manhattan. Je me suis dit : Paul, tu es encore loin, sors de ta tanière. Une autre Afrique existe, qui n’est ni misérable ni pitoyable », a-t-il ajouté.
Stromae s’est montré relaxe en abordant les sujets concernant le génocide rwandais. Il a annoncé son retour au pays de son père pour une réconciliation avec ce dernier. Cependant contrairement à ce qu’on pouvait imaginer, ce moment important de la vie de l’artiste ne sera pas médiatisé. « Je ne suis personne, je ne suis pas Stromae, juste le petit Paul à la recherche de son papa, juste un fils qui veut renouer le dialogue avec son père mort. Cela n’appartient qu’à moi. Je ne suis ni un symbole ni un porte-drapeau. Si je dis tout cela, c’est aussi par respect pour le million de victimes », précise-t-il.