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Extraite des acacias, la gomme arabique recherchée dans l’industrie mondiale, pourrait être un pilier de l’économie tchadienne, seulement, le précieux sésame reste encore sous-exploitée.
Au Tchad, la culture et la récolte de la gomme arabique font partie des traditions rurales, particulièrement dans les régions du Guéra, Batha, Ouaddaï et Salamat. Ces zones abritent naturellement deux espèces d’acacia majeures : Acacia Sénégal et Acacia seyal. Ces arbres, bien adaptés au climat sahélien, produisent une résine précieuse : la gomme arabique.
« Le potentiel économique est considérable. Le Tchad produit environ 230000 tonnes par an, selon les chiffres officiels. Pourtant, les statistiques indiquent que près de 5 000 tonnes sont exportées chaque année, ce qui révèle une part d’activités échappant aux circuits formels. Ce produit génère près de 20 millions de dollars par an pour l’économie tchadienne, mais cela pourrait être multiplié si nous investissions davantage dans la transformation locale », explique le Dr Mékila Mbaikoubou, agroforestier et écologiste.
En plus de son importance économique, la gomme arabique est un véritable allié en santé. Elle est utilisée dans la médecine traditionnelle comme moderne pour : améliorer le transit intestinal grâce à sa richesse en fibres solubles ; réguler la glycémie et aider les personnes diabétiques ; renforcer le microbiote intestinal ; apaiser la toux, le rhume et les inflammations respiratoires ; prévenir les maladies cardiovasculaires et artérielles en régulant le cholestérol ; jouer un rôle anti-inflammatoire naturel ; favoriser la satiété et aider à la gestion du poids.
Mais la filière connait plusieurs problèmes, notamment le manque de structuration des producteurs et circuits d’exportation ; fluctuations des prix sur le marché international ; absence d’unités locales de transformation ; déforestation et changement climatique, qui menacent les acacias. « Pour faire face à ces obstacles, des initiatives émergent : reboisement, coopératives paysannes. Mais beaucoup reste à faire pour créer une filière durable et rentable », pense l’agroforestier et écologiste.
Selon les experts, la gomme arabique du Tchad est la meilleure. « Elle est pure, naturelle et très prisée par les industries internationales. Elle est utilisée dans plusieurs secteurs à forte valeur ajoutée : agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique, papeterie et textile. » C’est pourquoi, la demande internationale ce précieux sésame est en hausse. Avec un savoir-faire local, le Tchad peut devenir un leader sur ce marché.
Essama Aloubou
