Plusieurs semaines après l’explosion d’une poudrière à Ndjamena, les victimes décèdent l’une après l’autre, sous le regard impuissant des autorités.
Au Tchad, on craint un drame humanitaire quelques semaines après l’explosion d’une poudrière. Il y a quelques jours, une des victimes de cette explosion a perdu la vie. Le nourrisson de 4 mois avait été admis sous soins au Centre Hospitalier Universitaire de la Mère et de l’Enfant, mais il a fini par rendre l’âme.
Ce décès survient alors que l’ensemble des sinistrés de l’incendie de la poudrière de Goudje se sentent abandonnés et oubliés par les autorités.
Le père de la jeune victime n’a pas manqué de dire son désarroi face à l’absence de réaction et de soutien de la part des autorités. Plusieurs autres victimes ont dénoncé l’indifférence des pouvoirs publics face à la situation dramatique qu’ils vivent depuis l’explosion.
« Les blessés doivent bénéficier de soins médicaux spécialisés et d’un accompagnement psychologique adapté. Sans moyens, ils ne peuvent pas le faire. C’est pourquoi les autorités doivent les prendre en charge », explique un syndicaliste.
Pourtant la responsabilité entière de cet incendie est imputable aux pouvoirs publics. Elles n’ont pris aucune mesure de sécurité pour éviter l’explosion et le drame qui en découle.
Les sinistrés ont besoin d’une aide d’urgence pour faire face aux pertes matérielles et aux traumatismes psychologiques subis.
Le 18 juin dernier, une explosion de l’arsenal militaire le plus important de la ville avait secoué la ville de Ndjamena, le bilan officiel avait fait état de 9 morts et 46 blessés. « L’explosion initiale a été très forte, à tel point que les vitres des appartements des étages les plus élevés des immeubles situés à quelques kilomètres de la poudrière ont été détruites. Elle a été suivie par de nombreuses explosions secondaires qui ont projeté les munitions tout autour, pour finir contre des maisons civiles. C’est pourquoi il est à craindre que le nombre de morts soit plus élevé que celui présenté par le gouvernement », avait indiqué notre source.
Les autorités avaient ouvert une enquête pour déterminer les causes, mais, selon des sources il s’agit d’un « accident tragique lié à l’imprudence et à la négligence de la part de ceux qui devaient garder l’arsenal ». «
Essama Aloubou