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Tchad : l’épée de Damoclès de nouveau suspendue sur les médias

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Réunies en urgence ce jeudi, les organisations professionnelles des médias tchadiens se réservent le droit d’explorer toutes les voies légales pour défendre la liberté de la presse si la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama) qui vient de suspendre un média et deux journalistes ne revient pas sur sa décision.

Selon la Hama, les médias électroniques doivent se conformer à la loi, en respectant leurs obligations légales. Notamment la non-diffusion des vidéos sur leurs plateformes.

Ainsi, le régulateur des médias a suspendu l’hebdomadaire Le Visionnaire pour une durée de trois mois pour manquements professionnels, ainsi que deux de ses journalistes pour défaut de qualification. Des suspensions perçues comme antidémocratiques par certains acteurs du secteur.

« Nous vivons dans un monde de NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication), les médias en ligne sont censés diffuser les broadcastings, donc ce n’est pas de cette manière que la Hama devrait assainir le milieu », regrette Allafi Amadou Nganasou, directeur de la radio Espoir. « Suspendre des journaux de cette manière laisse penser qu’il y a une intention cachée derrière, c’est une tentative pour museler la presse libre. »

Abderaman Barka Doningar, président de la HAMA, a annoncé que des directives pour la création et l’exploitation d’une web TV ou d’une web radio sont désormais disponibles. Il précise que toute personne physique ou morale tchadienne peut détenir jusqu’à trois médias simultanément. Il appelle également les responsables des médias audiovisuels privés dont les autorisations ont expiré à se rapprocher de l’institution pour les renouveler, sous peine de sanctions en cas de non-respect des dispositions légales.

« Toutes ces mesures visent à maintenir un environnement médiatique sain au Tchad, avec pour objectif que le journalisme reste une profession digne et exercée avec fierté, dans un monde où chacun peut s’autoproclamer journaliste », a déclaré le président de la Hama.

Le rappel à l’ordre de la Hama et la suspension du Visionnaire et deux de ses journalistes ne font pas non plus l’unanimité parmi les médias électroniques. Djmet Wiché, vice-président de l’association des médias en ligne au Tchad, a dénoncé cette décision qu’il considère comme une tentative d’intimidation politique sans fondement juridique : « Il s’agit de fuite en avant pour contrecarrer toute la presse privée indépendante qui donne des informations de qualité », assure-t-il. Djmet Wiché considère que les médias électroniques ne doivent pas respecter cette décision : « Ils vont continuer à travailler, car la loi les autorise à diffuser le contenu audiovisuel. »

Essama Aloubou




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