Le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, poursuit sans relâche la réorganisation de l’armée nationale. En l’espace de cinq jours, une troisième vague de sanctions disciplinaires a été lancée, témoignant de la volonté du chef de l’État d’imposer une discipline stricte et une loyauté absolue au sein des forces armées.
Neuf officiers radiés, dont un général
Lundi 14 avril 2025, deux nouveaux décrets ont été signés, ordonnant la radiation immédiate de neuf officiers, parmi lesquels figure un général. Si les « fautes graves » qui leur sont reprochées n’ont pas été détaillées, cette nouvelle série de mesures répressives confirme le climat de fermeté instauré par le pouvoir militaire.
Il s’agit de la troisième salve de sanctions en moins d’une semaine, après celles du 9 et du 11 avril. Ces précédentes décisions avaient déjà provoqué de vives réactions, notamment en raison de l’implication du général Abdelrahim Bahar Mahamat Itno, cousin du président, accusé d’intention de rébellion, ou encore du sous-lieutenant Djibrine Tidjani Abbas, rétrogradé puis exclu.
Un signal fort dans un contexte sécuritaire tendu
Ces mesures interviennent dans un contexte régional instable, marqué par la montée des tensions à la frontière soudanaise et par des menaces directes émanant du numéro deux de l’armée soudanaise. Face à ces enjeux, les autorités tchadiennes ont entamé un recensement physique strict des troupes, où toute absence injustifiée est désormais assimilée à une désertion.
Refondation militaire en cours
Depuis son arrivée au pouvoir en 2021, après le décès de son père Idriss Déby Itno, tombé au front, Mahamat Déby a promis de réformer une armée gangrenée par le clientélisme et les rivalités internes. Ces radiations successives traduisent une volonté de centralisation de l’autorité et de nettoyage des rangs au profit d’une armée resserrée, disciplinée et entièrement dévouée au pouvoir en place.
Si le gouvernement reste discret sur les motifs précis de ces sanctions, plusieurs sources évoquent des soupçons de trahison, de désobéissance ou d’activités subversives. Cette reprise en main drastique annonce une nouvelle ère dans les rapports entre le pouvoir tchadien et son appareil militaire.