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Togo: des opposants en fuite visés par un mandat d’arrêt international

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Le tribunal togolais a rendu son verdict lundi, condamnant 14 opposants politiques à 10 ans de réclusion criminelle, tout en requérant un mandat d’arrêt international contre quatre autres accusés, actuellement en fuite, et en exigeant à leur encontre une peine de 20 ans de prison.

Ces opposants, dont Adam Latif, Djobo Boukari et Aziz Goma, avaient été interpellés en 2018 suite aux manifestations organisées par la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14). Ils étaient accusés de complot contre la sécurité intérieure de l’État, de troubles aggravés à l’ordre public, de groupement de malfaiteurs et de destructions volontaires.

Les événements ayant conduit à l’arrestation
La majorité des accusés ont été arrêtés après les élections législatives du 20 décembre 2018, marquées par des tensions politiques dans le pays. Selon l’accusation, un groupe d’opposants aurait projeté de perturber le déroulement des élections et de déstabiliser les institutions togolaises par des actions violentes.

En décembre 2018, le parquet d’instruction de Lomé a ouvert une enquête à la suite de renseignements faisant état d’une tentative de déstabilisation. L’enquête, menée par le Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC), a mis en lumière l’existence d’un réseau d’activistes basé en Europe, militant sous la bannière du mouvement « Tsoboé for Freedom ». Ce groupe, accusé de vouloir organiser une insurrection au Togo, aurait tenu plusieurs réunions en Allemagne et en Italie.

L’implication d’Aziz Goma et du réseau
L’un des principaux accusés, Aziz Goma, un Togolais naturalisé irlandais résidant à Manchester, aurait joué un rôle clé dans la mise en place d’un plan visant à recruter des mercenaires et à financer des opérations de sabotage. Selon l’accusation, Goma serait rentré à Lomé en novembre 2018 sous prétexte de raisons commerciales, mais aurait en réalité effectué des repérages aux frontières du Ghana, du Bénin et du Burkina Faso, préparant ainsi la logistique et l’approvisionnement en armes pour des troupes présentes au Togo.

Le réseau serait structuré en deux unités : la première, composée d’environ 80 mercenaires, devait entrer au Togo depuis le Ghana, tandis que la seconde, dirigée par Goma, aurait coordonné les actions depuis l’Europe.

En décembre 2018, huit mercenaires ayant pénétré au Togo ont été arrêtés. Selon l’accusation, ces individus avaient été hébergés à Lomé avant d’être transférés dans un hôtel où ils ont été capturés le 21 décembre.

Réfutation des accusations par les accusés
Lors des audiences, les accusés ont nié fermement les accusations portées contre eux. Cependant, le ministère public a révélé que l’exploitation des téléphones et des documents saisis avait permis d’établir un plan de déstabilisation impliquant l’achat d’armes et la fabrication d’explosifs pour des attaques ciblées.

Sur cette base, le parquet a requis l’ouverture d’une information judiciaire, et les accusés ont été inculpés pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État, troubles à l’ordre public et destruction volontaire.

Condamnations et recours possibles
Le verdict a condamné 14 des accusés à 10 ans de réclusion criminelle. En revanche, quatre autres accusés, actuellement en fuite, ont été condamnés à 20 ans de prison et font désormais l’objet de mandats d’arrêt internationaux. Les autorités togolaises ont engagé des démarches pour leur arrestation à l’étranger.

Pour rappel, les condamnés disposent de plusieurs voies de recours pour contester cette décision.




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