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Tunisie: arrestation de Nabil Karoui, l’effet d’une bombe !

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Les Tunisiens oscillent entre sidération et indignation, au lendemain de l’arrestation rocambolesque du magnat de l’audiovisuel, accusé de « blanchiment d’argent » et d' »évasion fiscale ». Très populaire et visiblement gênant, selon certains observateurs, Nabil Karoui figure parmi les favoris de l’élection présidentielle anticipée dont le premier tour est prévu le 15 septembre.

Dans un dossier spécial réalisé par Le Monde, le flamboyant et controversé magnat de la télévision avait entamé une précampagne en sillonnant les villages pauvres de la Tunisie intérieure auxquels il multipliait dons et cadeaux au nom de la « lutte contre la misère« , thème dont il fait son cri de ralliement, comme rapporté par Le Monde Afrique.

Nabil Karoui, 56 ans, a créé la surprise ces derniers mois en s’imposant comme un « outsider » bousculant le jeu des partis établis, dans un contexte de désenchantement de l’opinion publique à l’égard de la politique.

Inquiet par sa percée dans les sondages, souligne la même source, le gouvernement de Youssef Chahed avait inspiré l’adoption à la mi-juin d’une nouvelle loi électorale écartant de facto M. Karoui de la course à la présidentielle.

L’initiative avait toutefois fait long feu en raison du refus de l’ex-chef d’Etat Béji Caïd Essebsi de signer avant son décès la promulgation du texte.

Le dossier judiciaire qui lui vaut aujourd’hui l’arrestation remonte à une plainte déposée contre lui en 2016 par I-Watch, association tunisienne affiliée à Transparency International, pour blanchiment d’argent et évasion fiscale.

Après un long silence, l’affaire a opportunément été réactivée ces dernières semaines.

L’arrestation de Nabil Karoui alourdit l’atmosphère politique alors que le petit pays d’Afrique du Nord, pionnier et seul rescapé de la vague des « printemps arabes » de 2011, est sur le point d’entrer en campagne pour un double scrutin – présidentiel et parlementaire – censé consolider sa transition démocratique. « Une telle arrestation est dangereuse pour le processus démocratique en Tunisie, a aussitôt dénoncé Sadok Jabnoun, membre du comité politique de Qalb Tounes. Cela rappelle de mauvais souvenirs aux Tunisiens. »

Un peu plus tard dans la soirée, le parti a publié un communiqué dénonçant l’« enlèvement » de M. Karoui assimilé à une « pratique fasciste » et appelant la population à « s’unir pour arrêter cette bande dirigeante qui a dépassé toutes les limites en abandonnant les coutumes, les lois démocratiques et les principes des droits de l’homme ».

« Après son arrestation et ce qui s’est passé hier, (Nabil Karoui) reste candidat et son nom reste sur la liste préliminaire des candidats et sur la liste définitive » qui doit être publiée le 31 août, a précisé, samedi 24 août, Nabil Baffoun, président de l’Isie, l’instance chargée des élections en Tunisie. « Tant qu’il y a aucun changement dans les conditions de sa candidature et dans sa situation juridique, il est candidat à l’élection présidentielle », a-t-il ajouté.





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