En Tunisie, trois ans après le coup de force institutionnel opéré par le président Kaïs Saïed, ses partisans qui l’avaient soutenu dans cette « démarche criarde », restent divisés sur sur l’attitude du chef de l’État et sur la stratégie à adopter pour la présidentielle du 6 octobre 2024.
Les regrets dominent ainsi au siège de Soumoud, un collectif de citoyens qui avait soutenu le coup de force présidentiel du 25 juillet 2021.
Mais, trois ans après, c’est l’heure du mea culpa pour son coordinateur, Houssem Hammi.
« Sincèrement, on regrette d’avoir soutenu l’acte du 25 juillet. Et si, ça se reproduisait aujourd’hui, on maintiendrait le jeu démocratique, même si ça prend plus de temps. Mais, au moins, on garantirait qu’on reste toujours dans le cadre d’une démocratie plurielle. »
Mohamed Abbou, ancien ministre en charge de la lutte contre la corruption en 2020, ne regrette pas le 25 juillet 2021. Pour lui, la dérive autoritaire de Kaïs Saïed n’était pas prévisible.
Mais, aujourd’hui, il appelle les Tunisiens à se mobiliser.
« Si les gens osent critiquer Kaïs Saïed, vous allez voir les résultats. Ne vous fiez pas trop aux gens qui vous disent : « On respecte Kaïs Saïed. » C’est juste par peur. Si vous étiez venus en Tunisie en 2009, par exemple, et que vous aviez posé des questions aux Tunisiens concernant Zine el-Abidine Ben Ali [qui a dirigé le pays de 1987 à 2011 avant d’être renversé, NDLR], ils vous auraient dit certainement qu’il était un bon président. »
Les prétendants à la magistrature suprême ont jusqu’au 6 août pour déposer leur candidature à l’élection présidentielle.