Selon la commission électorale namibienne, Netumbo Nandi-Ndaitwah, actuelle vice-présidente du parti au pouvoir a été élue dès le premier tour avec 57,31% des suffrages.
Militante du parti Swapo historiquement au pouvoir en Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, sera la première présidente du pays à l’issue des élections de mercredi, qui s’annoncent comme les plus disputées depuis l’indépendance en 1990.
Le défi est double pour celle que tout le pays appelle « NNN ». Elle doit convaincre à la fois la jeunesse, touchée de plein fouet par un chômage de masse, et la « société plutôt patriarcale » de la Namibie, note Henning Melber, chercheur à l’Institut nordique de l’Afrique d’Uppsala (Suède).
Fille d’un pasteur anglican, Netumbo Nandi-Ndaitwah porte des positions conservatrices, étant notamment « partisane d’une législation stricte en matière d’avortement », interdit sauf circonstances exceptionnelles, relève Henning Melber.
Son parti a par ailleurs voté à l’été 2023 une loi interdisant le mariage entre personnes de même sexe et sanctionnant leurs partisans après qu’un arrêt de la Cour suprême a autorisé la reconnaissance des unions conclues à l’étranger, par exemple en Afrique du Sud voisine.
« Elle a aussi étudié au Royaume-Uni, mais ses liens avec Moscou semblent l’avoir beaucoup plus touchée », estime Henning Melber. « Elle a intériorisé une sorte de sentiment anti-occidental. »
Pour autant, comme le pays « souhaite attirer de grands investissements dans son secteur pétrolier », sous sa présidence, Marisa Lourenço n’imagine pas « la Namibie devenir hostile à l’Occident. »
Essama Aloubou