La fête du travail se célèbre en République centrafricaine, dans un contexte de précarité alarmante chez les travailleurs. Plusieurs d’entre eux sont contraints d’exercer dans des conditions indignes. De leur côté, les syndicalistes tentent de dénoncer un recul alarmant des droits des travailleurs.
« Si nous, travailleurs du secteur public, sommes les victimes de ces lois censées nous protéger, alors ces lois ont failli à leur mission. Elles sont devenues des déserts législatifs », s’indigne Thomas Golomy, secrétaire général adjoint du syndicat national des métiers en Centrafrique. C’est que le travailleur centrafricain fait face à de nombreuses difficultés. Entre salaires dérisoires, licenciements abusifs, absence de couverture sanitaire, non-déclaration du personnel à la caisse nationale de sécurité sociale, la liste des maux qui minent le secteur du travail en Centrafrique n’est pas exhaustive.
L’un des plus grands problèmes, ces employeurs qui violent la loi. « Le cadre légal existe, mais certains agissements nuisent à la satisfaction de tous. Ces brebis galeuses ternissent l’image du travail », explique Guillaume Brassi, de la Fédération Dynamique des Enseignants. Il s’alarme des litiges incessants entre employeurs et employés, ainsi que le laxisme généralisé en matière de surveillance du monde du travail :
Le gouvernement a tenté de revaloriser le SMIG en 2021, mais ce dernier n’est pas toujours appliqué par certains employeurs. Pour les syndicalistes, sortir le travailleur centrafricain de sa précarité passe par une révision du code du travail ; une revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail, tant dans le secteur public que privé.
Essama Aloubou